Anne-de-Rohan

Anne-de-Rohan

Plainte sur le même sujet (01)

Plainte sur le même sujet

(Sur la perte de sa mère)

 

 

Quand l'Aurore

Le ciel dore,

L'eau colore

Nous fait voir nos champs fleurir,

 

Languissante

Palissante

Je lamente

Celle que j'ai vu mourir.

 

Quand le somme

Endort l'homme

Mon oeil somme

Et fait Morphée courir,

 

Je soupire

Mon martyre,

Et désire

De pouvoir bientôt mourir.

 

Mort amère,

Qui ma Mère

A moi chère

Devant mes yeux vins férir,

 

Sois-moi douce

Ton dard pousse

De ton pouce

Pour me faire tôt mourir.

 

Chère terre

Sur quoi j'erre

Mon corps serre

Dans ton sein pour le chérir,

 

Viens le prendre,

Viens le rendre

Tout en cendre

Me faisant soudain mourir.

 

Toi claire Onde

Par le Monde

Vagabonde

Qu'on ne vit jamais tarir,

 

Thétis souffre

Qu'en ton gouffre

Moi qui souffre

Puisse en peu de temps mourir.

 

Brillant foudre

Fais dissoudre

Tout en poudre

Mon corps qu'on voit dépérir,

 

Ores cesse

La tristesse

Qui m'oppresse

Me faisant bientôt mourir.

 

Doux Zéphire

Que j'attire

Et respire,

Bon air qui nous viens nourrir,

 

Vois ma peine,

Rends malsaine

Ton Haleine

Et me fais seule mourir.

 

O parole

par trop folle,

Quelle école

M'apprit d'ainsi discourir?

 

Aucun être

Sans son Maître

Ne fait naître

Et ne peut faire mourir.

 

O Dieu Juste

Tout auguste,

Viens robuste,

Bon Seigneur, me secourir,

 

Moi pauvrette

Qui souhaite,

Et m'apprête

De pouvoir en toi mourir.

 

Ma pauvre âme

Qui se pâme

Te réclame,

Tu peux tous ses maux guérir.

 

Viens à celle

Qui t'appelle,

Et fidèle

Veut pour toi vivre et mourir.



13/08/2012
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