Anne-de-Rohan

Anne-de-Rohan

Sur une dame nommée Aimée

Sur une dame nommée Aimée

 

Belle, j'aurais un très grand tort

Si pour votre grâce estimée

J'avais reçu l'amoureux sort,

Pour autre que vous, ma chère Aymée,

 

Tous les olympiques flambeaux

De leur carrière enluminée

Ne sont point ornements plus beaux

Que les yeux de ma belle Aymée.

 

Amour, ravi de ses beaux yeux,

La main droite et de flèche armée

Darda dans mon coeur soucieux

L'ardent désir d'aimer Aymée.

 

Je ne sais s'ils sont cieux ou dieux

Dont la puissance m'est cachée,

Et qui me contraint en tous lieux

De mourir pour aimer Aymée.

 

A les voir ils me semblent cieux;

Ils sont de couleur azurée,

Par leur effet je les crois dieux,

Me forçant d'aymer Aymée.

 

Bref, je les tiens pour cieux et dieux,

Par cette force recellée

Et par leur aspect lumineux,

N'ayant rien plus cher que mon Aymée.

 

1617

 

 



10/10/2012
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