Anne-de-Rohan

Anne-de-Rohan

Sur une dame nommée Marie, 1617

Sur une dame nommée Marie, 1617

 

Si cette beauté qui sous elle

Captive le pouvoir des dieux

Peut changer sa rigueur cruelle

En un amour plus gracieux,

J'aurai le bien de voir ma vie

Servir sous le joug de Marie.

 

Pourrai-je bien en ce servage

Chanter un chant de liberté?

Si l'absence de son visage

N'amoindrit point son amitié,

Car je ne veux plus de ma vie

Aimer une autre que Marie.

 

Qui voudrait le nom de Marie

Quasi lettre à lettre tourner,

Sans doute on trouverait aimer

Ou bien aimer en tout Marie:

C'est tout un, aimer et Marie;

Je n'aime rien donc que marie.

 

Ce m'est bien un grand mal de vivre

Sous le joug très dur de sa loi,

Et ne suis point las de la suivre

Vivant en ce fâcheux émoi,

Pour lui sacrifier ma vie

Adorant le nom de Marie.

 

Amour faisant son domiciel

A fait un ciel der ses beaux yeux,

Ornant sa demeure gentille

Du pourpris de ses blonds cheveux

Pour voir chacune âme ravie

De la beauté de Marie.

 

Sa bouche plus...vermeille

Forme un rire très délicieux

Qui fait qu'à nulle autre pareille

On puisse égaler ses beaux yeux.

Bref, il n'est rien de quoi Marie

Ne soit pleinement embellie.



18/10/2012
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour