Sur une dame nommée Marie, 1617
Sur une dame nommée Marie, 1617
Si cette beauté qui sous elle
Captive le pouvoir des dieux
Peut changer sa rigueur cruelle
En un amour plus gracieux,
J'aurai le bien de voir ma vie
Servir sous le joug de Marie.
Pourrai-je bien en ce servage
Chanter un chant de liberté?
Si l'absence de son visage
N'amoindrit point son amitié,
Car je ne veux plus de ma vie
Aimer une autre que Marie.
Qui voudrait le nom de Marie
Quasi lettre à lettre tourner,
Sans doute on trouverait aimer
Ou bien aimer en tout Marie:
C'est tout un, aimer et Marie;
Je n'aime rien donc que marie.
Ce m'est bien un grand mal de vivre
Sous le joug très dur de sa loi,
Et ne suis point las de la suivre
Vivant en ce fâcheux émoi,
Pour lui sacrifier ma vie
Adorant le nom de Marie.
Amour faisant son domiciel
A fait un ciel der ses beaux yeux,
Ornant sa demeure gentille
Du pourpris de ses blonds cheveux
Pour voir chacune âme ravie
De la beauté de Marie.
Sa bouche plus...vermeille
Forme un rire très délicieux
Qui fait qu'à nulle autre pareille
On puisse égaler ses beaux yeux.
Bref, il n'est rien de quoi Marie
Ne soit pleinement embellie.
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